261-270

Traduction autorisé de questions posées à la Foundation for A Course In Miracles (www.facim.org, Fondation pour Un cours en miracles) à Temecula, USA, entre 2002 et 2008 avec leurs réponses.

Liste des questions sur cette page:
261 – Puis-je travailler avec un autre personnage principal que Jésus?
262 – Pourriez-vous, s’il vous plaît, expliquer la phrase “Ne jure pas de mourir, ô saint Fils de Dieu!”
263 – Pouvons-nous accéder à la pensée originelle de séparation?
264 – Dans le tableau sur la théorie, où se trouvent exactement le décideur (preneur de décision) et le Saint-Esprit?
265 – Pourquoi vendez-vous l’image d’un Jésus aux yeux bleus et cheveux blonds?
266 – Qu’est-ce que le scénario et quel rôle le choix y tient-il?
267 – Si la peur n’est jamais justifiée, ne devrait-on jamais avoir peur dans des situations effrayantes?
268 – Je ne suis pas plus en paix, bien que je comprenne le Cours intellectuellement
269 – Comment les animaux domestiques rentrent-ils chez Dieu?
270 – À propos de l’existence de l’ego

 
261 – Puis-je travailler avec un autre personnage principal que Jésus?

 Q: Je suis un bouddhiste et me sens plus à l’aise avec Kwan Yin qu’avec Jésus comme représentation du “Christ”. Kwan Yin est le Buddha féminin de la compassion et de la guérison. Auriez-vous des suggestions pour ceux qui utilisent une “figure du Christ” différente?

R: N’importe quel symbole qui représente une présence de l’amour en dehors de vous fait l’affaire. Le seul avertissement est de faire attention à une éventuelle résistance concrète à ce que ce soit Jésus. L’éviter en tant que “figure du Christ” pourrait être le signe d’un manque de pardon qu’un autre symbole ne suscite pas chez vous. Mais ne vous en faites pas. Si c’est le cas, vous devrez lui pardonner avant la fin du processus et il se “montrera” d’une façon ou d’une autre. En tenant compte de cet avertissement, vous pouvez choisir n’importe quel symbole qui vous donne le sentiment que vous êtes aimé et protégé.

 
262 – Pourriez-vous, s’il vous plaît, expliquer la phrase Ne jure pas de mourir, ô saint Fils de Dieu!

Q: Pourriez-vous s’il vous plaît expliquer plus en détail la phrase “Ne jure pas de mourir, ô saint Fils de Dieu!” (T-29.VI.2: 1)? Quelqu’un m’a dit qu’elle signifie littéralement que nous ne devions pas mourir. Nous mourons, mais pas nécessairement de manière conventionnelle; nous pouvons simplement choisir de nous dématérialiser. Est-ce vrai? Et à propos de la mort du corps: pourquoi beaucoup d’êtres illuminés comme Jésus, Gandhi, Peace Pilgrim, pour ne nommer que quelques-uns dont l’esprit n’est rempli que de paix et d’amour, choisissent-t-ils de mourir d’une mort violente? J’ai cru que ce qui est dans l’esprit se manifeste dans le monde. Est-ce que leur mort ne devrait pas être un transit paisible? J’imagine qu’on pourrait dire qu’ils n’ont pas éprouvé de souffrance physique. Seulement, en tant qu’exemple pour ceux qui examinent leur vie, pourquoi la paix ne se répandrait-elle pas jusqu’à leur dernier souffle pour enseigner que ce qui est au-dedans est ce qui arrive en dehors, et aussi pour réduire la peur de la mort chez leurs frères qui aimeraient vivre comme ils l’ont fait.

 R: Dans notre réponse à la question 87 où nous avons expliqué ce passage, nous avons dit que nous avons déjà promis de rester loyal au système de pensée de l’ego dans lequel la mort – y compris la nôtre – est une réalité centrale. Nous avons juré à l’ego de croire que le Fils de Dieu n’est pas tel qu’Il l’a créé, invulnérable et éternellement dans l’Être de Son Père. C’est une partie du marché que nous avons conclu avec l’ego pour que nos identités individuelles séparées soient préservées. Dans ce passage, Jésus nous demande donc de défaire ce marché. Il ne parle pas du processus physique de mourir. Il parle de notre décision de maintenir que ce que dit l’ego est la réalité et non pas ce que dit le Saint-Esprit.

Nous vous renvoyons aussi à la question 135 où nous avons expliqué le sujet de la mort dans le contexte de la distinction entre forme et contenu, ou but, qui est d’une importance capitale. Nous choisissons toujours, à chaque instant, de nous identifier avec le système de pensée de l’ego ou avec celui du Saint-Esprit. Dans ce sens la mort ne se distingue pas de n’importe quelle autre pensée dans notre esprit. Elle peut être sous la direction de l’un ou de l’autre de ces deux systèmes de pensée. Cela dépend de nous de quelle façon nous allons mourir: guidés par l’ego ou guidés par le Saint-Esprit. Dans Un cours en miracles, la capacité de l’esprit de décider de choisir un enseignant est d’une importance primordiale. Jésus veut toujours et uniquement savoir si notre pensée bloque son amour ou l’accepte. La forme de la “mort” du corps n’est pas pertinente pour notre progrès spirituel. Le contenu de notre esprit, par contre, l’est.

Nous pencher sur le but ainsi que la forme et le contenu peut aussi aider à répondre à votre question à propos de la mort d’êtres illuminés. La plupart du temps nous ne connaissons pas les raisons derrière les choix d’autrui et devrions être très circonspects et ne pas juger seulement sur la base de la forme ou de ce que nous voyons avec nos yeux. Jésus nous rappelle:

“Rien d’aussi aveuglant que la perception de la forme” (T-22.III.6:7).

Ce qui nous paraît être “violent” n’est donc peut-être pas ressenti comme tel dans leurs esprits. Par exemple, quand vous croyez avoir été victimisé, vous (en tant qu’esprit preneur de décision) avez interprété un événement dans le monde, et vous (en tant qu’esprit preneur de décision) avez donné une signification à cet événement ou cette circonstance. Jésus savait qu’il n’était pas son corps, et bien que des clous aient été plantés dans ses pieds, il ne se vit pas comme étant la victime de la de quelqu’un d’autre. Il n’avait plus d’ego et de ce fait ne pouvait pas se sentir vulnérable du tout. De plus, il aurait vu l’appel à l’amour derrière la colère des personnes concernées. Dire qu’il avait choisi une mort violente est la façon dont nous interprétons l’événement parce que nous avons besoin de le voir ainsi, mais ce n’est pas ainsi qu’il le ressentait. Il nous apprend cela au troisième chapitre, “Expiation sans sacrifice” (T-3.I) et aussi au chapitre 6, “Le message de la crucifixion” où il dit:

“Il y a une interprétation positive de la crucifixion qui est entièrement dénuée de peur et dont l’enseignement, s’il est compris correctement, est donc entièrement bénin. La crucifixion n’est rien de plus qu’un exemple extrême. Sa valeur, comme la valeur de n’importe quel mécanisme d’enseignement, réside uniquement dans le type d’apprentissage qu’elle facilite. Elle peut être, et elle a été, mal comprise. C’est seulement parce que les apeurés sont enclins à percevoir peureusement […] Tu es libre de te percevoir comme persécuté si tel est ton choix. Quand tu choisis de réagir ainsi, toutefois, tu devrais te rappeler que j’ai été persécuté comme le monde en juge, mais c’est une évaluation que je ne partageais pas” (T-6.I.1:5; 2:1-4; 5:2-3).

Pour finir, Jésus nous aide à nous élever à son niveau quand il nous enjoint:

“N’enseigne pas que je suis mort en vain. Enseigne plutôt que je ne suis pas mort en démontrant que je vis en toi” (T-11.VI.7:3).

Le Cours nous aide à apprendre que nos perceptions sont des interprétations influencées par la projection de la culpabilité dans notre esprit faux, ou inspirées par l’amour dans notre esprit juste.

 
263 – Pouvons-nous accéder à la pensée originelle de séparation?

Q: Je sais que ce n’est pas nécessaire, mais est-il possible d’accéder à la pensée originelle de séparation? Y a-t-il des étudiants qui ont pris conscience de cette pensée dans leur esprit?

R: Le premier point important à considérer pour répondre à votre question est le fait que la séparation ne s’est jamais vraiment produite:

“Avoir pleinement conscience de l’Expiation, c’est donc reconnaître que la séparation ne s’est jamais produite” (T-6.II.10:7).

Personne ne peut accéder à un ancien moment de réelle séparation d’avec Dieu parce qu’il n’y a pas de réelle séparation d’avec Dieu. La seule explication pour ce qui semble être notre existence dans le monde est que nous faisons un rêve de séparation. Même ici dans le rêve l’ancienne mémoire n’est pas accessible:

“En réalité, donc, le temps recule jusqu’à un instant si ancien qu’il est au-delà de toute mémoire et même passé la possibilité de se souvenir” (M-2.4:1).

C’est un rêve dans lequel le choix de rendre la pensée de séparation réelle est continuellement revécu. Dans ce sens il n’y a qu’une seule pensée de séparation. Chaque fois que nous choisissons de nous identifier à la pensée de séparation, cette même pensée originelle est revécue:

“À chaque jour et à chaque minute de chaque jour, et à chaque instant contenu dans chaque minute, tu ne fais que revivre cet unique instant où le temps de la terreur prit la place de l’amour [avec le choix de croire que la séparation est réelle]” (T-26.V.13:1-2).

Une des façons les plus bouleversantes pour reconnaître la pensée de séparation en action est de voir comme nous insistons pour avoir raison. Les formes concrètes varient et n’importent pas; toute insistance pour défendre n’importe quelle croyance est le résultat d’avoir pris la pensée de séparation au sérieux. C’est la crise de colère de l’ego qui fait une déclaration de séparation à ce moment-là. C’est à cette pensée mise en scène dans le présent qu’il faut accéder afin qu’elle puisse être guérie. C’est ce qu’il nous est demandé de pratiquer dans le Cours dans la phrase suivante:

“… de remettre en question chaque valeur que tu as” (T-24.in.2:1).

Chacune de nos pensées ou croyances a ses racines dans la pensée de séparation. La séparation est défaite quand nous apprenons à la voir quand elle nous est reflétée par la croyance que nos jugements sont “justes”, et quand nous avons le désir d’en assumer la responsabilité et de mettre leur validité en doute. Faire cela nous ouvre la voie pour chercher et accepter l’interprétation correcte de la pensée de séparation du Saint-Esprit: elle n’est pas réelle et n’a pas eu d’effets.

“Le tout petit instant que tu voudrais garder et rendre éternel, est passé au Ciel trop vite pour que quoi que ce soit ait remarqué qu’il était venu […] pas une seule note dans le chant du Ciel n’a été perdue” (T-26.V.5:1,4).

 
264 – Dans le tableau sur la théorie, où se trouvent exactement le décideur (preneur de décision) et le Saint-Esprit?

Q: Pour moi, une image claire des fondements théoriques d’Un cours en miracles est essentielle pour commencer à le pratiquer. C’est pourquoi j’étudie le diagramme que vous utilisez et qui se trouve sur votre site web (https://facim.org/online-learning-aids/metaphysics-chart/voir la traduction ici).

(1) Je vois les champs de l’esprit faux et de l’esprit juste. Dans quel champ se trouve le décideur? Est-ce qu’il se trouve quelque part entre l’esprit faux et l’esprit juste? Ou le voyez-vous plutôt comme faisant partie de l’un de ces champs?

(2) Cela m’irrite de voir le Saint-Esprit entre la vérité et l’illusion et de lire dans la description qui suit de la Trinité qu’il appartient à l’Unité d’esprit (au Ciel). Dans ma tête, c’est plutôt comme si le Saint-Esprit faisait partie du monde illusoire – c’est à dire de l’esprit juste, nous indiquant le chemin vers la vérité – ou peut-être est-Il le monde juste d’esprit – et joue donc le rôle de médiateur entre l’esprit faux et l’Unité d’esprit. Si je regarde la Trinité, je vois Dieu et le Christ dans le champ de l’Unité d’esprit, et le Saint-Esprit dans le champ de l’esprit juste. Ce point de vue fait que “moi qui vis dans la dualité”, je peux accepter l’idée que le Saint-Esprit fait partie de moi. Ces idées semblent contredire ce que l’on voit sur votre diagramme. Pouvez-vous m’aider à clarifier cela?

R: (1) Le décideur (ou preneur de décision) est la partie de l’esprit qui choisit de s’identifier soit au système de pensée de l’ego soit au système de pensée du Saint-Esprit. Il n’est jamais neutre. Il choisit toujours l’un ou l’autre. Sur le diagramme il se trouve au niveau II, au milieu, juste au-dessus des boîtes de l’esprit faux (l’ego) et de l’esprit juste (le Saint-Esprit).

(2) À l’intérieur de l’illusion, le Saint-Esprit représente le principe de l’Expiation dans notre esprit juste. Jésus le décrit de multiples façons, et il partage Sa fonction de nous aider à remonter l’échelle que la séparation nous a fait descendre. Quand vous, en tant qu’esprit décideur en dehors du temps et de l’espace, choisissez une fois pour toutes de lâcher prise de l’ego et de vous identifier entièrement à votre esprit juste, vous devenez la manifestation du Saint-Esprit, comme Jésus. Vous savez alors que c’est votre seule identité et vous voyez que le système de pensée de l’ego, système de séparation et d’individualité, ne signifie rien du tout. Le Saint-Esprit fait donc certainement partie de vous; c’est la partie de votre esprit qui contient la mémoire de Dieu et de votre véritable identité en tant que Christ, avec laquelle vous (en tant qu’esprit décideur) pouvez choisir de vous identifier à n’importe quel moment.

Il y a deux passages en particulier qui indiquent que l’Esprit-Saint fait partie de la Trinité et a également la fonction de médiateur:

“Et puis la Voix [le Saint-Esprit] a disparu, non plus pour prendre forme mais pour retourner à l’éternel sans-forme de Dieu” (C-6.5:8).

Et dans le texte, Jésus nous dit:

“Le Saint-Esprit est l’Esprit du Christ qui est conscient de la connaissance qui se trouve au-delà de la perception. Il a reçu l’être avec la séparation, comme protection, inspirant en même temps le principe de l’Expiation. Avant cela il n’y avait pas besoin de guérison, car nul n’était inconsolé. La Voix du Saint-Esprit est l’Appel à l’Expiation, ou à la restauration de l’intégrité de l’esprit. L’Expiation étant complétée et la Filialité tout entière guérie, il n’y aura plus d’Appel au retour. Mais ce que Dieu crée est éternel. Le Saint-Esprit restera avec les Fils de Dieu, pour bénir leurs créations et les garder dans la lumière de la joie” (T-5.I.5).

Pour finir, cela aide, lorsqu’on étudie le diagramme, de garder à l’esprit que nous essayons de montrer ce qui est illusoire (l’esprit qui s’est séparé de Dieu), et aussi ce qui se trouve complètement au-delà de la forme (Dieu, le Christ et Ses créations). Les diagrammes peuvent être des aides à l’enseignement utiles, mais ils ne peuvent en aucun cas représenter les systèmes de pensée, eux-mêmes illusoires, dont il est question dans le Cours.

 
265 – Pourquoi vendez-vous l’image d’un Jésus aux yeux bleus et cheveux blonds?

 Q: J’aime vraiment vos questions et réponses, mais j’ai beaucoup de problèmes avec l’image d’un Jésus blond aux yeux bleus. Étant noire, je ne m’identifie pas du tout à cela. Pourquoi la vendez-vous ? – n’était-il pas méditerranéen?

R: L’image de Jésus qu’on peut obtenir auprès de la fondation n’est pas censée être l’image du Jésus historique. C’est évident qu’on ne dispose d’aucune image de lui. La voix que Helen Schucman a entendue et reconnue comme celle de Jésus n’est pas du tout associée à un corps. Donc, en aucun cas la fondation n’offre une image dont on pourrait dire qu’elle représente vraiment Jésus. L’image dont vous parlez fut utilisée comme couverture d’une des publications de la Fondation, Forgiveness and Jesus (www.facim.org) par Kenneth Wapnick, et elle a été mise à disposition du public sur demande. Le tableau original par Howard Chandler Christy a été offert à la Fondation plus tard. Certains l’aiment, mais il est certain qu’il ne parle pas à tout le monde. Vous trouverez peut-être une représentation de Jésus sous une forme qui vous inspire et vous aide à avoir un rapport plus personnel avec lui. Toutefois, il est important que les étudiants du Cours ne confondent pas la voix que Helen Schucman avait entendue et associée à Jésus avec le Jésus de la chrétienté traditionnelle ni qu’ils l’associent à une image sous n’importe quelle forme. Les termes Jésus et Saint-Esprit sont utilisés comme symboles dans le Cours et représentent la partie de l’esprit de la Filialité qui contient la mémoire de Dieu. Ils ne sont pas des personnes réelles:

“Le nom de Jésus est le nom de quelqu’un qui était un homme mais qui a vu la face du Christ en tous ses frères et s’est souvenu de Dieu. Ainsi il s’est identifié au Christ, non plus un homme mais ne faisant qu’un avec Dieu. L’homme était une illusion, car il semblait être un être séparé qui marchait seul à l’intérieur d’un corps qui paraissant garder son soi loin du Soi, comme le font toutes les illusions” (C-5.2:1-3).

Cependant, tant que nous croyons être des individus dans des corps, cela peut aider à entrer en rapport avec ces symboles sous n’importe quelle forme concrète qui nous parle. C’est ce à quoi le Cours fait allusion quand nous lisons:

“Tu ne peux même pas penser à Dieu sans un corps ou sans une forme quelconque que tu penses reconnaître” (T-18.VIII.1:7).

Jésus lui-même se joint à nous dans notre perception du corps:

“Prends donc ma main, parce que tu veux transcender l’ego” (T-8.V.6:8, italiques ajoutés).

 
266 – Qu’est-ce que le scénario et quel rôle le choix y tient-il?

 Q: Le scénario, qu’est-il au juste, et quel rôle le choix y tient-il? Est-ce que tous les évènements sont déjà fixés parce qu’ils sont des leçons que nous avons choisi d’apprendre, le choix étant seulement de tout voir avec le Saint-Esprit? Ou y a-t-il encore un choix où nous pouvons changer le scénario, c’est-à-dire éviter, accélérer, arranger autrement, omettre, réorganiser, ajouter des situations, évènements, relations ou autres? Et, si l’esprit a été guéri sous certains aspects, cela voudrait-il dire que certains évènements analogues dans le scénario ne se présenteront plus? Le saurions-nous alors? Et est-ce que cela a quelque chose à voir avec le pardon?

R: Le scénario (L-I.158.4:3) renvoie à tous les évènements apparents qui peuvent se présenter sur l’écran de l’ego – le monde du temps et de l’espace. Tous ces évènements sont fixés dans le sens où ils sont déjà écrits. En fait ils ont déjà eu lieu, bien que, comme nous le dit Un cours en miracles, ils n’ont jamais eu lieu du tout en réalité, car la pensée de séparation et la culpabilité qui en découle et qui est à l’origine de tous les évènements est une fiction elle-même. Dans cet instant de séparation, tout – chaque rêve, chaque choix égoïque éventuel – a eu lieu et a immédiatement été corrigé par le Saint-Esprit. Mais nous qui semblons encore être pris dans le temps et l’espace, nous n’avons pas encore accepté cette correction dans nos esprits et donc continuons en tant que parties fragmentées de ce seul esprit égoïque de projeter nos scénarios distincts de culpabilité sur le monde que nous avons fait en tant qu’écran pour ces projections (M-2.2-4).

Et donc il semble maintenant que nous pouvons choisir parmi le nombre presque infini d’évènements égoïques celui que nous allons revoir, bien qu’en général nous acceptions certaines contraintes quant aux choix après avoir sélectionné une identité distincte dans une vie donnée. Mais il y a encore bien des choix au niveau de la forme qu’on peut faire à chaque moment. Cet éventail d’options (dans le réservoir fixé de possibilités) fait partie de la séduction de l’ego qui essaie de nous persuader de ne pas cesser de croire que si seulement nous pouvions choisir les bonnes formes dans une bonne combinaison – la bonne relation, la bonne carrière, le bon endroit où habiter, le bon investissement, les bons numéros de loto et ainsi de suite – nous serions heureux. Ce que l’ego tâche toujours de nous cacher, c’est le contenu sous-jacent de ces choix qui doit être le péché, la culpabilité et la peur, vu qu’ils sont tous fondés sur la croyance à la séparation et aux intérêts séparés (T-29.IV.2-3).

La tâche du Saint-Esprit est de nous enseigner que le seul choix signifiant que nous puissions faire dans le temps est de permettre que Son but nous guide à chaque moment de décision, afin que nous l’utilisions pour nous éveiller du rêve au lieu de continuer de rêver à la recherche du rêve égoïque “parfait” où tous nos besoins de particularité sont comblés. Cela veut dire que nous sommes désireux de relâcher nos propres jugements en ce qui concerne ce que les choses devraient être. Voilà ce que veut dire pratiquer le pardon (T-29.IV.5,6).

En général, il y a dans toute vie un thème précis de victimisation qui se répète dans la même ou dans différentes relations. Cela peut être le thème d’être trahi, abandonné, rejeté, maltraité, négligé et ainsi de suite. Chaque thème représente simplement une forme concrète de la culpabilité projetée découlant du fait de nous accuser nous-mêmes d’avoir attaqué Dieu au moment de la séparation; il doit donc se reproduire dans nos vies jusqu’à ce que nous ayons le désir de retirer la projection et de guérir cet aspect de la culpabilité dans notre propre esprit au lieu de le voir à l’extérieur de nous-mêmes. Voilà ce que le pardon signifie dans le Cours.

Dès que la culpabilité sous-jacente à une forme précise de victimisation a été dévoilée et relâchée, nous n’avons plus besoin de la projeter hors de notre esprit. Nous pouvons être conscients ou pas de ce changement intérieur qui se reflète dans nos relations extérieures, bien qu’il se puisse qu’à un certain point nous nous rendions compte que nous ne réagissons plus à des évènements extérieurs comme avant. Il est certain qu’il n’y aurait plus de motivation basée sur l’ego pour choisir de pareils scénarios de victime pour cacher notre culpabilité.

Il peut aussi être utile de relire les réponses aux questions 37, 190 et 233, où le scénario et le choix sont également expliqués.

 
267 – Si la peur n’est jamais justifiée, ne devrait-on jamais avoir peur dans des situations effrayantes?

 Q: Je suis en train de faire la leçon 240 dans le livre d’exercices d’Un cours en miracles. Si je comprends bien, il y est dit que la peur n’est jamais justifiée. Je me demande ce qu’il en était des passagers dans les avions le 11 septembre. Redoutant qu’ils allaient rentrer dans les tours (de Wall Street, N.d.T.), n’ont-ils pas quand même été paniqués ou eu peur?

 R: Oui, bien sûr. Le contraire aurait été bizarre. Dire que la peur n’est jamais justifiée n’est pas la même chose que de dire que nous ne devrions pas avoir peur. De même, Jésus dit que la colère n’est jamais justifiée (T-6.I.4) et qu’il n’y a aucune justification pour que nous nous percevions injustement traités (T-26.X.3,4). L’essentiel dans son doux enseignement est que lorsque nous prenons conscience que nous avons peur – pour nous en tenir à votre exemple – nous ne devrions pas essayer de le justifier et attribuer la cause à quelque chose d’extérieur, même si c’est ainsi que nous l’éprouvons. En pratiquant nos leçons de pardon pendant de nombreuses années, nous pourrons admettre de plus en plus facilement que la peur provient toujours de l’identification à l’ego, indépendamment de ce qui se passe à l’extérieur. Quand notre esprit sera guéri – quand nous aurons entièrement lâché prise de l’ego – nous ne nous sentirons plus jamais vulnérables ou menacés, parce ce que nous percevrons le corps correctement – comme la simple projection d’une pensée de culpabilité et de peur dans notre esprit. Nous connaîtrons alors que nous sommes tels que Dieu nous a créés et que rien ne peut changer cette Identité. On trouve ces propos également dans la leçon 160, “Je suis chez moi. La peur et l’étranger ici”.

Donc, quand Jésus dit dans la leçon 240 que la peur est tromperie de soi-même, il parle du point de vue d’un esprit guéri. Quand nous connaîtrons véritablement et accepterons que

“Pas une chose en ce monde n’est vraie” (L-II.240.1:3),

nous ne connaîtrons plus ni peur ni contrariété, peu importe les circonstances. C’est un processus lent et doux qui commence en disant simplement les mots que nous avons lus dans le Cours:

“… d’abord seulement à dire puis à répéter maintes fois; ensuite à accepter comme partiellement vrai[s], avec de grandes réserves. Puis à considérer de plus en plus sérieusement pour enfin l’[es] accepter comme vérité” (L-II.284.1:5-6).

Et finalement, c’est peut-être réconfortant de se rappeler que Helen Schucman avait encore très peur bien après avoir terminé les notes du Cours. Un épisode en particulier a mené à l’écriture d’un poème en prose instructif d’une beauté sublime qui se trouve à la fin de son recueil de poèmes Les dons de Dieu (parution en 2019). Ce poème était en fait un message particulier de Jésus destiné à aider Helen à gérer sa peur. (Vous trouverez un compte-rendu détaillé des circonstances autour de ce message dans Kenneth Wapnick: Absence from Felicity, 1991, pages 419-422, http://www.facim.org.) Jésus n’y dit nulle part à Helen qu’elle aurait échoué de quelque façon que ce soit parce qu’elle avait tellement peur. Dans les pages les plus inspirantes et touchantes que Helen a reçues de Jésus – et qui évidemment nous concernent tous – Jésus l’aide à comprendre la nature véritable de sa peur et à aller au-delà.

 
268 – Je ne suis pas davantage en paix, bien que je comprenne le Cours intellectuellement

 Q: J’ai terminé de lire le texte et ai commencé à lire le livre d’exercices d’Un cours en miracles il y a à peu près deux semaines. Je n’ai pas conscience d’avoir éprouvé beaucoup de résistance, et la plupart des idées du Cours m’ont l’air d’être vraies. Cependant, je ne semble pas avoir fait beaucoup de progrès visible quand il s’agit de me sentir en paix et de ne pas prendre l’illusion au sérieux. Je soupçonne que peut-être j’accepte Un cours en miracles seulement superficiellement à un niveau intellectuel et que le but dans l’esprit m’échappe. Est-ce que vous auriez des recommandations autres que de continuer avec les exercices et d’espérer que cela finira par fonctionner?

R: Jésus reconnaît ce genre d’incertitude:

“Les voies du salut sont toutes nouvelles pour toi, et tu penses avoir perdu ton chemin” (T-17.V.9:1).

Mais il nous rassure aussi tous:

“Mais l’issue est aussi certaine que Dieu” (T-2.III.3:10).

Votre incertitude n’est pas surprenante, si on tient compte du fait que le Cours tente de nous aider à désapprendre un énorme système de défense sur lequel notre fausse identité tout entière, identité en tant que soi individuel avec sa propre personnalité unique, est fondée et protégée. Etre probablement désireux d’entendre et d’accepter ce qu’il enseigne à un niveau intellectuel ne veut pas dire que votre esprit est tout à fait prêt à mettre en pratique tout ce qu’il dit. Ce serait en fait très inhabituel; si vous possédiez ce désir total et que cela vous était si facile, vous n’auriez probablement pas besoin du Cours.

Vous n’avez peut-être pas de résistance intellectuelle aux idées radicales du Cours, mais à un niveau plus profond vous résistez sans doute à son application pratique puisque vous ne ressentez pas encore la paix plus grande que cette voie promet. Ceci n’est pas inattendu non plus. Soyez donc simplement patient avec vous-même et permettez-vous d’entendre le message de Jésus plus profondément lorsque vous pratiquez les leçons du livre d’exercices. Et reconnaissez que ceci prendra sûrement du temps, car, comme le dit Jésus à la fin du livre d’exercices:

“Ce cours est un commencement et non une fin” (L-ép.1:1).

Les exercices devraient vous aider à voir les nombreuses formes différentes sous lesquelles se manifeste votre résistance. Noter simplement le temps que vous passez dans la journée à vous juger et condamner, ainsi qu’autrui, peut vous aider grandement à discerner la résistance, au fur et à mesure que vous reconnaissez à un niveau plus profond le but de ces pensées de séparation ainsi que leurs conséquences – culpabilité et manque de paix (L-I.21-23, 26, 34). La clé est de ne pas simplement évaluer les idées en fonction du sens qu’elles ont ou non pour vous et de votre acceptation, ce qui fait partie du processus, mais que vous voyez la façon dont elles se reflètent en fait dans votre pensée lorsque vous vivez] votre journée. Un des buts importants des leçons du livre d’exercices est de sortir le Cours du domaine théorique et de le transférer au domaine de l’application (L-in.1).

Quand vous creusez plus profondément et dévoilez la culpabilité ensevelie dans votre esprit, cela vous aidera de vous rappeler qu’il y a aussi une Présence aimante dans votre esprit – le Cours l’appelle Jésus et Saint-Esprit. Vous devriez vous rappeler de les inviter de prendre part au processus qui consiste à regarder. Un autre but très pratique du livre d’exercices est de vous faire prendre davantage conscience de cette Présence, ce qui reflète un choix du pardon au lieu du jugement (L-I.30, 41-50).

Le plus important est peut-être de ne pas évaluer le progrès que vous faites avec le Cours. Personne n’est en mesure de le faire (T-18.I). Tout ce que le Cours nous demande est un petit désir, et il nous promet que si nous jouons notre rôle qui est juste de regarder ce que nous avons rendu réel dans notre esprit, ainsi que son coût, le reste sera fourni (T-18.IV). Que peut-on demander de plus?

 
269 – Comment les animaux domestiques rentrent-ils chez Dieu?

 Q: Pour revenir à la question 134 à propos des animaux domestiques faisant partie de la Filialité: vu que les animaux domestiques de quelque forme que ce soit sont incapables de raison, comment retournent-ils à l’Unité de Dieu? Sommes-nous responsables de leur retour?

R: Votre question a du sens pour nous qui nous sommes identifiés aux corps. Mais la question repose sur une prémisse erronée, à savoir que c’est le cerveau dans notre corps qui comprend, raisonne et décide. Mais c’est l’esprit collectif – dont notre esprit individuel est un fragment – en dehors du temps et de l’espace qui projette les figures que nous tous reconnaissons comme nous-mêmes dans le rêve du monde. Et ce même esprit projette les figures des animaux, tout comme les plantes, les rochers et ainsi de suite.

Voici une analogie qui pourrait vous aider: quand vous regardez un film, vous voyez une image (en fait ce sont des images successives qui produisent l’illusion de mouvement, temps et cause et effet sur l’écran, mais cela est un autre sujet); l’image est projetée sur l’écran devant vous à partir du film qui passe par le projecteur. Mais notre cerveau sépare les figures sur l’écran et se concentre normalement sur celles que nous reconnaissons comme humaines et qui rendent l’idée de corps individuels réelle, même si l’image de l’écran entier est une seule projection. Toutes sortes de figures d’animaux, buissons et arbres, meubles ou immeubles et autres décors qui sont également projetés sur l’écran ne sont en fait rien d’autre que les figures que vous reconnaissez comme humaines. Ce sont simplement des ombres de couleurs et de formes changeantes produites par le film qui bloque la lumière émise par le projecteur et produit ainsi divers motifs sur l’écran que vous interprétez comme réels. C’est la façon dont vous interprétez votre perception de ces images qui leur donne la signification qu’elles ont pour vous.

Si vous voulez changer quelque chose aux figures projetées sur l’écran, le processus est toujours le même. Aucune des figures apparemment séparées sur l’écran n’a plus ou moins de pouvoir que les autres pour faire des changements sur l’écran. Elles toutes sont l’effet de ce que décide le projectionniste dans la cabine de projection. C’est là que réside le pouvoir de décision de ce qu’on verra sur l’écran. Si vous êtes le projectionniste dans la cabine de projection, vous pouvez décider de changer de film, ou vous pouvez décider que les projections sur l’écran ne vous intéressent plus et choisir de retrouver votre vie en dehors du cinéma. Peu importe à quelle figure sur l’écran vous vous êtes identifié – l’image d’un humain ou d’un chien ou même d’un rocher: quand vous retirez votre attention de l’écran et la déplacez vers le film et le projecteur, vous vous rendez compte que tout est une projection. Et toutes les figures qui semblaient être séparées et vivantes sur l’écran disparaissent simplement dans la lumière quand elles ne sont plus projetées. Toutes les formes projetées dans le monde sont équivalentes, ce qui est mis en lumière dans l’observation de Jésus:

“Comme est saint le plus petit grain de sable, quand il est reconnu comme faisant partie de l’image complète du Fils de Dieu! ” (T-28.IV.9:4)

Cette analogie a sans doute des limites, mais le point essentiel est qu’aucune décision n’est prise par les figures sur l’écran du monde dans lequel nous nous voyons – qu’il s’agisse d’hommes, d’animaux, de plantes ou de minéraux. Croire que nous sommes ici sur l’écran au lieu d’être de retour dans l’esprit n’est qu’une ruse que nous utilisons pour nous convaincre que la séparation est réelle. Mais quand il ne veut plus projeter les ombres de culpabilité sur l’écran du monde, l’esprit peut retirer les projections et laisser la lumière qui était toujours dans l’esprit simplement s’étendre. C’est cela, le retour dans l’Unité. Et comme nos esprits sont joints, quand nous prenons cette décision pour nous-mêmes, nous la prenons pour la Filialité tout entière (T-14.III.9:3-5). Nous nous rendons compte qu’aucun d’entre nous n’est en réalité jamais parti, et donc le retour n’a jamais vraiment été nécessaire.

Pour d’autres commentaires concernant l’esprit et le cerveau, les animaux et le choix, voir aussi les réponses aux questions 117 et 211.

 
270 – À propos de l’existence de l’ego

 Q: La réponse à la question 10 ne me parait pas être aussi juste que les autres que j’ai lues sur ce site, c’est à dire qu’une réponse aux sous-questions i-iii justifierait l’existence de l’ego; là, je suis d’accord. Mais si vous donnez cette réponse à cette question précise, je trouve que la même réponse devrait aussi être donnée à toutes les questions ainsi qu’à chaque question sur Un cours en miracles. Le simple fait de taper les mots ou d’admettre le Cours démontre qu’on admet l’existence de l’ego, vu que les mots et toutes les choses (et toutes les connaissances) de ce monde  ne sont jamais vrais à cent pour cent et doivent donc être “pas de Dieu”.

Je veux dire que tout “ici” n’a aucune validité, alors pourquoi ne pas répondre à cette question vu que d’autres questions qui ont tout aussi peu de validité trouvent réponse? Le Cours dit qu’il n’y a pas de différence de grandeur parmi n’importe quelles croyances “ici” – elles appartiennent toutes à la même illusion. Mais l’ego semble prendre quelque sorte d’importance supplémentaire qu’on ne peut pas mettre en doute et qui ne peut pas avoir une réponse de la même manière que d’autres parties dans le livre. Je trouve que le Cours ne donne simplement pas de réponse aussi claire sur l’existence de l’ego que sur d’autres sujets, et l’on devrait simplement admettre qu’on ne sait rien sur les origines de l’ego – ce n’est pas clair.

R: Est-ce que votre ego non existant vous a incité à cela? Très astucieux! Mais le Cours est tout à fait explicite à propos de l’origine et de l’existence de l’ego: il ne peut pas avoir d’origine parce qu’il n’existe pas et n’est pas réel. Le principe de l’Expiation sur lequel le processus de pardon du Cours se base soutient l’irréalité de l’ego – de la pensée de séparation – en des termes tout à fait précis. Considérez les passages suivants:

“Avoir pleinement conscience de l’Expiation, c’est donc reconnaître que la séparation ne s’est jamais produite. L’ego ne peut pas prévaloir contre cela, parce que c’est l’énoncé explicite que l’ego ne s’est jamais produit” (T-6.II.10:7-8; italiques dans l’original).

“L’Expiation corrige les illusions, et non la vérité. Par conséquent, elle corrige ce qui n’a jamais été […] À l’instant où l’idée de séparation entra dans l’esprit du Fils de Dieu, à cet instant même la Réponse de Dieu fut donnée. Dans le temps, cela est arrivé il y a très longtemps. Dans la réalité, cela n’est jamais arrivé” (M-2.2:2-3, 6-8; italiques ajoutés).

Le Cours ne serait pas fidèle à ses principes métaphysiques fondamentaux quant à ce qui est réel et ce qui est illusoire s’il donnait une réponse qui accepte et affirme l’existence de l’ego. Cependant, il ne s’en suit pas que chaque réponse à toute autre question concernant des aspects de l’ego affirme également son existence. La clé est le but, comme il est répété maintes fois dans le Cours (p. ex. T-4.V.5.6 :7-9; T-17.VI.2:1-2). La question est: est-ce que la réponse renforce la croyance à l’ego ou est-ce qu’elle commence en quelque sorte à défaire cette croyance? Il est clair que d’expliquer les origines de l’ego ou même de dire que ses origines sont un mystère voudrait dire affirmer son existence.

Mais expliquer ce qu’entraîne la croyance à l’ego et comment cette croyance peut être défaite par la pratique du pardon n’est pas affirmer l’existence de l’ego. C’est tout simplement une façon tout à fait pratique de commencer à défaire l’illusion. C’est là que nous trouvons une contribution majeure que le Cours apporte aux spiritualités du monde. Car il ne nous demande pas de nier notre expérience d’êtres séparés, mais nous offre tout de même une voie hors de l’énigme de nos croyances erronées. Nous tous hurlons, justement parce que nous croyons être ici: “L’ego est vrai, et je suis mon ego!” Jésus sait qu’il doit venir à notre rencontre là où nous croyons être et se servir de ce que nous avons rendu réel pour nous montrer qu’à la fin rien de tout cela n’est réel. S’il ne le faisait pas, nous ne pourrions pas tout seuls jeter un pont sur le fossé entre la croyance erronée et la vérité.

Le Cours ne tente jamais de changer l’ego (T-22.V.1:1-6) parce qu’il ne reconnaît pas son existence. Mais il tente en effet de changer notre croyance à l’ego. La seule pensée qui ne renforce pas la croyance à l’ego est le pardon. Le pardon se base, comme dit plus haut, sur le principe de l’Expiation qui se sert des mots de l’ego même pour constater que la séparation, l’ego, ne s’est jamais produite.

Fidèle à ses fondements métaphysiques, le Cours ne postule pas que le pardon a plus de réalité que l’ego. En fait, Jésus l’inclut explicitement dans le domaine de l’illusoire:

“On pourrait appeler le pardon une sorte d’heureuse fiction; une façon pour ceux qui ne connaissent pas de jeter un pont sur le fossé entre leur perception et la vérité […] ils ont besoin d’une illusion d’aide parce qu’ils sont impuissants” (C-3.2:1; 3:1).

Toute la mise en pratique du Cours n’est donc jamais orientée vers un changement de l’ego – cela le rendrait réel – mais elle nous demande plutôt de prendre du recul et de regarder l’ego et toutes les conséquences de la croyance à lui, jusqu’à ce que nous comprenions que rien de tout cela n’est réel. Et alors la question d’où l’ego est venu ne peut même plus être posée. Mais tant que nous croyons qu’il est réel, Jésus nous aide avec douceur à le voir tout autrement.